Le salon de la photo offre cette occasion merveilleuse de pouvoir rencontrer des photographes de renom que nous n’aurions pas forcément la chance de rencontrer autrement.
Cette année, Stanley Greene a fait l’honneur de répondre présent à l’une des Grandes rencontres organisées par photographie.com.
Grand photoreporter américain, né a Brooklyn en 1949, Stanley Greene s’est notamment fait connaître par sa couverture de guerre en Tchétchénie.
Sweat a capuche, santiags, lunettes de soleil et béret sur la tête, Stanley Greene, égal a lui-même, s’est livré sans tabou pendant un peu plus d’une heure à une salle comble et débordante d’attention.
Un autre visage des élections américaines
La récente actualité a conduit Stanley aux USA pendant les dernières élections américaines. Parti sur un coup de tête sans accréditation, il s’est mis en tête de témoigner de la phase cachée des élections. Pourquoi les gens sont il déçus par Obama? Pourquoi certaines personnes se tournent-elles vers Romney?
De ce périple dans l’Ohio notamment, Etat clé dans les élections américaines, Greene rapporte une série de photos sans retouche. Parfois un peu sombres, mais reflétant à son sens, la période que traverse l’Amérique actuellement.
Un tutu vert l’amena à la photographie de guerre…
En réponse aux questions des journalistes, Stanley revient sur ses débuts de photographe. Fils d acteurs, à priori destine a être peintre, Stanley se fait remarquer par le photographe William Eugene Smith dans les années 1970. Ce dernier l’incite à suivre des études de photographie dans la prestigieuse School of Visual Arts à New York et à l’Institut d’Art de San Francisco, puis devient son mentor.
Alors qu’il est a Berlin pour couvrir la chute du mur, il voit une fille en tutu vert. Ce tutu lui rappelle le photographe de mode qu’il est. Il ne peut s’empêcher de la prendre en photo. De cette anecdote naîtront des centaines de reportages, au Soudan, en Russie, en Tchétchénie, au Rwanda etc.
Vie stable ou photoreporter, il faut choisir
Avoir une vie stable avec une femme, une maison et des enfants n’est pas compatible avec la vie de photoreporter et photographe de guerre qu’il a choisie.
Stanley parle ici librement et sans tabou de son divorce et de ses relations avec les femmes. Il exerce son métier là où se passent les conflits. Ces conflits dont les radios, les JT, la Presse parlent à longueur de temps. La peur de recevoir « ce coup de fil » annonçant le décès de son mari ou ami n’est pas supportable pour une femme.
Stanley l’a compris. Et il a choisi.
De la même manière, lorsqu’il photographie sur le terrain, Stanley met ses émotions dans « la valise », comme il le dit. « Si tu penses trop à ta famille, ta maison, ou ta vie européenne, tu peux te tromper, recevoir un tir ».
Rempli d’une mission à laquelle il ne veut pas déroger, Stanley a soif de transmettre l’information, la réalité du terrain et les raisons réelles du conflit.
Beau à regarder, à écouter, nous aurions pu passer des heures à ses côtés. Mais son temps était compté. Stanley, merci. Et reviens quand tu veux 😉
Site internet de Stanley Greene : http://noorimages.com/photographer/greene/